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26 novembre 2015 4 26 /11 /novembre /2015 09:15
Le flow ou "flux", un état naturel.

Et si ce que les sportifs appellent "la zone", cet état particulier qui permet d'être pleinement dans l'action, de donner le meilleur de soi était un état naturel, que toute personne, sportive ou non, avait déjà vécu ?

Cet état où tout semble facile que nous qualifions de 'fluidité" et où le sujet ne fait qu'un avec la situation n'est pas en soi un phénomène extraordinaire qui n’arriverait qu'occasionnellement. C'est une sensation spontanée que tout le monde a vécu et qui semble venir de nulle part.

Les pratiques corporelles, sportives ou non, participent à l'émergence et à l'expérience de cet état. Le corps a cette faculté de nous ouvrir à cette sensation de totalité qui se dégage de l'activité. C'est d'abord une expérience directe que fait le sujet. Elle ne se décrète pas, elle ne se programme pas, elle est. Le sujet est en état de fluidité corporelle et mentale.

Ce sont des expériences humaines que tout le monde a déjà faites et que tout le monde peut refaire. C'est en fait une expérience banale que la plupart du temps nous ne percevons plus, parce que pris par notre mental (l'ego). Cela se produit dans le quotidien, simplement dans la présence à l'environnement.

Un mode de vie moderne peut enclin à favoriser cet état.

Notre mode de vie moderne où nous sommes de moins en moins dans l'expérience immédiate, et où tout est de plus en plus médiatisé nous éloigne de la perception de notre expérience. Dans le monde du sport, nous en avons un exemple dans la dérive de l’utilisation des outils de mesure à l'effort (cardio fréquencemètre, capteur de puissance, outils connectés...). Autant ils peuvent être de bons moyens de feedback quand le sportif sait relier les ressentis intimes de l'expérience à la lecture des informations, autant ils peuvent rendre le sujet totalement dépendant à l'outil. L'athlète n'est plus alors en lien direct avec son expérience, et sans son capteur, il est perdu. il ne sait plus où il en est !

Le piège du mental.

Notre mental est une fabrique à pensées qui a la fâcheuse tendance à prendre pour réel le contenu de nos idées. Nous fabriquons tous les jours une représentation mentale figée de la vie mouvante. C'est ainsi que nous confondons la représentation mentale que nous avons d'une chose avec la chose elle-même. Nous élaborons des idées du passé, du présent, du futur, des idées de nous-mêmes, de l'autre, du monde que nous prenons pour la réalité. Notre fonctionnement mental apparaît ainsi comme un fonctionnement un peu "délirant". Notre habitude de considérer comme réelles nos opinions, jugements et point de vue, qui sont, par nature, changeant et asservis à la mémoire, est aussi valable que de construire une habitation sur du sable mouvant. Nous prenons pour réel ce qui ne l'est pas !

Nous interprétons plutôt que nous ne percevons.

En situation, il y a d'abord la conscience de celle ci avant que notre mental ne l'interprète. Pour qu'il y ait conscience de cet événement, il faut nécessairement une conscience d'arrière-plan qui le perçoive. Puis vient ensuite l'interprétation, qui, elle, utilise la mémoire, les acquis culturels, le bagage mental. Nos mémoires vont récupérer la perception est fabriquer une histoire par rapport, à ce qu'elles connaissent. le plus difficile est d'apprendre à rester dans la réceptivité pure, en laissant de côté le mental interprétatif et ses limitations.

Comment favoriser l'émergence de cet état de receptivité porte d'entreé vers la fluidité ?

Voici une liste de principes qui peuvent aider à rencontrer de plus en plus souvent cet état de fluidité.

- Reconnaître que nous avons déjà rencontrer cette fluidité et revivre en visualisation mentale les situations.

- Apprendre à porter son attention sur ces temps d'expansion quotidienne qui se produisent à tout moment. Il s'agit d'être dans la présence à la situation. C'est ce que nous appelons "être dans le moment présent". Plus je vais être dans le présent et plus je vais percevoir cette fluidité. C'est la perception plutôt que l'interprétation.

- Dans le cadre d'un effort physique, réguler la respiration en insistant sur le temps d'expiration (cf la respiration breathplay issue du yoga). Avec de l'entraînement, la respiration se synchronise alors automatiquement à l'intensité de l'effort.

- Dans l'action se méfier de la réflexion qui bloque les ressentis.

- Apprendre à sortir de l'aspect négatif de l'ego qui nous limite sans arrêt, nous bloque, nous contracte, et nous freine dans l'activité. C'est le travail sur nos peurs.

- Prendre du temps quotidiennement pour des pratiques de pleine conscience ou méditatives. En soi peu importe le choix d'une "technique" toutes aboutissent au même effet, si tenter que la pratique est régulière (quotidienne).

- Apprendre à ne faire qu'une seule chose à la fois en maintenant sa capacité attentionnelle.

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  • : Le blog de sport en pleine conscience - Raymond Barbry
  • : L'objet de ce blog est de promouvoir l'exploitation de la pleine conscience (mindfulness) dans la pratique sportive. Ceci afin de permettre aux pratiquants sportifs d'exploiter au mieux leurs ressources dans le respect du développement humain.
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  • Raymond Barbry
  • J'interviens dans l'accompagnement (coaching) des sportifs de tous les niveaux. Je propose une approche de la préparation mentale qui prend appui sur les outils de la pleine conscience et sur mon expérience personnelle de sportif de haut niveau.
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