Depuis six ans j’intègre tout au long de l'année, pour les athlètes du groupe demi-fond que j'entraîne, des temps de pleine attention ou méditation de pleine conscience. Ces temps sont intégrés soit en début, soit en cours, soit en fin d'entraînement. Ce sont le plus souvent des temps brefs (d'une dizaine de secondes à quinze minutes au maximum) qui varient en fonction de leur positionnement dans la séance d'entraînement.
A la demande d'entraîneurs d'autres spécialités de l’athlétisme du même club (RCArras) je propose, une fois par semaine lors de la saison estivale un temps de quinze minutes ouvert aux athlètes volontaires du club en tout début d'entraînement.

Qu'y faisons nous :
- Apprendre à développer son attention,
- Apprendre à maintenir son attention pendant une durée déterminée sur un objet neutre,
- Apprendre à observer ses pensées et les émotions associées,
- Apprendre à réguler et laisser passer les pensées,
- Apprendre à visualiser,
Comment le faisons nous :
- Un engagement volontaire
- Un temps de quinze minutes,
- Une situation nouvelle à chaque rencontre. Situation qui peut être travaillée individuellement chaque jour par chacun.
Dans quel but cette proposition ? d'abord leur apprendre à développer l'attention !
La motivation première de nombre d'athlètes et plus particulièrement des jeunes (catégories cadettes, cadets, juniors, espoir) est d'apprendre à réguler leur stress et plus particulièrement l'état de sur-stress. Les effets des pratiques de la méditation de plus en plus connus via les médias, mettent en avant cet argument "massue". Aussi ils sont surpris et étonnés que nous n'évoquions pas cet aspect lors de nos temps de méditation, voire que nous leur proposons de faire avec, de l'accepter et de ne plus lutter contre !
Un changement de posture.
C'est essentiellement un changement à l'intérieur qui se produit, une manière d'être à soi qui peu à peu s'installe et développe la conscience de soi, améliore la relation à l'autre et à l'environnement. C'est un changement radical dans la manière d'aborder les événements, "Je ne suis plus en lutte contre, mais je fais avec", "Je ne cherche pas à être plus que fort que x, y, z, mais à donner le meilleur de moi", " Je ne cherche pas à me valoriser, mais à me foutre la paix - pour reprendre l'expression de Fabrice Midal", " Je ne cherche plus à tout contrôler, mais j'apprends à apprécier les moments agréables et accepter les moments désagréables"....
Des effets au delà de la pratique sportive.
Assez rapidement, les jeunes athlètes (16 à 22-23 ans) constatent que les temps de pleine attention peuvent être exploités à tout moment et en dehors de la pratique sportive. Un entraînement régulier à la pleine attention participe à être plus dans le présent des événements, à les accepter et les apprécier. Ce qui n'est pas sans effet sur les autres temps de vie, lycéen, universitaire, professionnel, personnel.
Raymond Barbry, le 14 avril 2018